PHOTOJOURNAL (sans image autre que les mots)
201206 Amsterdam
« La lumière s’est finalement éteinte toute seule »
Comme ce néon que j’ai laissé en veille s’éteindre progressivement, après en avoir coupé l’alimentation, en quittant la salle du Karel Appel hier au Stedlijk (lire photojournal note suivante).
Comme une bougie qui se consume lentement en pareil veillé des morts, là où je fais le deuil des images perdues hier.
Comme ce néon en sursit, la lumière s’est finalement éteinte toute seule aujourd’hui.
Comme en signe de deuil, elle s’est vêtue de gris toute la journée. D’un gris le plus triste.
Comme pour se faire pardonner l’arrogance de cette armée de photons qui a envahi le corps de ma caméra sous cette éclatante lumière de la veille.
Il ne fait pas beau aujourd’hui. Je ne filme pas non plus.
Seule petite éclaircie dans cette journée plombée et sans lumière, comme un bon présage, je croise sur Haarlemmerdijk un homme à vélo qui convoi avec précaution une galette cinéma de 600 mètres au moins, à en juger le diamètre de la vielle sacoche ronde en cuire avec les habituelles lanières qui se croisent pour fermer. La copie 35 mm voyage à plat sur guidon entre ces mains, comme s’il conduisait un camion avec volant à plat.
Cette vision me redonne le moral…