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  • Centre National des Arts Plastiques - Commission Image/Mouvement

    Mon prochain projet de film autour de la performance « 9 lyriques » de Joris Lacoste, Stéphanie Béghain et Nicolas Fenouillat a reçu le soutien de la commission Image/Mouvement sous la forme d’une aide à l’écriture.

    Présentation de la performance :     « 9 lyriques »

    En italique : Extrait du dossier de présentation

    Joris Lacoste, écrivain, et Stéphanie Begin, actrice, présentent un spectacle au format variable, un " vrai-faux concert" de chansons parlées. Issues de la variété anglo-saxonne, ces chansons subissent sous la plume de l'écrivain une conversion de la langue anglaise à la langue française (la translation), qui relève davantage du réagencement ou de l'ajustement du sens que de la traduction proprement dite. Accompagnée à la caisse claire par Nicolas Fenouillat, la comédienne porte les textes sur la scène dans un dispositif qui opère un déplacement des repères du concert rock.

    Intentions du projet film d’après :    « 9 lyriques »
    Titre provisoire : « 9 lyriques pour 1 caméra sténopé ».

    Cette création a attiré mon attention tant par son origine que par les diverses formes de représentations qui nous sont données d’apprécier au croisement de la langue et de l’idée que l’on peut se faire du « concert rock ». Ici tout est « faux », la vérité émerge du déplacement des intentions de départ, comme un « aplatissement de la performance, relief négatif, niveau moins un » de sa représentation. Ce travail ressemble étrangement à ma propre démarche cinématographique, comme une sorte « d’aplatissement » de la pratique cinématographique que je renvoie au « niveau moins un » avec l’archaïque du sténopé. Je souhaite partager cette intuition qui consiste à opérer un déplacement de nos propres repères pour mieux observer ce que cela produit de sens nouveaux.

    Le travail d’adaptation que je propose consiste à expérimenter les différents niveaux de lecture dont je dispose avec la caméra sténopé, afin de confronter ma vision de cette performance à la « respiration » du texte, définie par Joris Lacoste, comme le « devenir-parole du texte …/… Le fait que le texte soit voué à passer dans des corps, à devenir parole, à produire du jeu…/… Il y a une torsion fondamentale dans l’acteur, une invention, une transformation nécessaire pour se mettre à l’endroit où la parole devient possible, et concrète, et réelle : c’est cette transformation que j’aime voir au théâtre, l’acteur traversé par la parole.  » Mais ici, Joris parle du théâtre, et si j’envisage l’écriture cinématographique, c’est parce que mon projet va dans le sens de cette transformation. Les images de la comédienne & du batteur que je filme avec la caméra sténopé subissent aussi des torsions de l’espace et du temps au moment de leur capture, image par image avec des temps de poses d’une seconde à chaque fois. La transformation du réel qui s’opère permet aux images d’être à leur tour transpercé par la parole, et le contraire me semble possible, que la parole soit transpercée par les images…


    Rencontres/Trajectoires/Auteurs-Acteurs

     

     

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    Joris Lacoste est écrivain, je l’ai rencontré fin 2002 à New York. Il finissait sa résidence Villa Médicis hors les murs, et moi je débutais la mienne, avec comme projet le film sténopé « new york zéro zéro ». François Bon m’avait recommandé de prendre contact avec Joris. Nous nous sommes vues quelques fois, avons parlé littérature, théâtre, photographie, cinéma, mais aussi du goût de l’écriture dans les bars, de polonais alcooliques, de difficulté à trouver le bon rythme dans le travail, de peur, d’angoisse, de nécessité, d’urgence, et j’ai fini par faire son portrait en bas de chez moi sur le parking au coin de Lispenard street & Broadway. Je me souviens, il neigeait et je l’avais flanqué là, juste parce qu’il y avait un grand mur blanc pour le fond. Un homme est venu pisser dans un coin pendant la séance, je l'ai entendu dans mon dos, et le regard de Joris, en sa direction, a créé un instant particulier en fin de séance. On s’est revu une fois à Paris avec François Bon. 

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     Stéphanie Béghain est comédienne, je l’ai rencontrée en 2000 à Nancy. Elle travaillait avec Charles Tordjman sur la mise en espace du texte de François Bon « Bruit », je finissais mon premier film « La douceur dans l’abîme », adaptation du livre éponyme réunissant les récits de vie et les portraits de sans abri, que nous avions rencontré, avec François Bon, dans le cadre notre résidence au Théâtre de la Manufacture CDN de Nancy. Difficile de sortir indemne d’une lecture faite par Stéphanie, tant son pouvoir de transformer les mots en parole est puissant. Ici, je l’ai photographié durant une répétition de « Bruit » au Théâtre Ouvert, à Paris le 13 mars 2000. C’est l’énergie impalpable de la comédienne que je tente de surprendre dans cette image. Cette photographie pourrait déjà être une image du film.

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     Nicolas Fenouillat est batteur & artiste plasticien, je l’ai rencontré en 2004 à Paris. Ça peut paraître curieux pour un batteur artiste plasticien, mais nous avons travaillé ensemble à la recherche iconographique pour la scénographie de l’exposition « Fashion Passion » organisée par Jean-Louis Froment, à Sao Polo. J’ai photographié Nicolas, le 13 mars 2004 (même jour, même mois, 4 ans après Stéphanie Béghain) en concert avec son groupe de rock alternatif : Ned, au « Squat des dispensés » à Paris. Aujourd’hui, Nicolas est en résidence d’artiste à la Fondation Agentur, à Amsterdam, où il travaille sur un projet personnel.



    En 2005, j’apprends que Joris Lacoste & Stéphanie Béghain travaille ensemble à la création de  : « 9 Lyriques », ils choisissent à l’issue d’une audition de travailler avec Nicolas Fenouillat. De mon côté, j’ignorais tout de la rencontre de ce trio, avant l’annonce de la première de ce spectacle.

    Ces hasards des trajectoires peuvent paraître insuffisants pour décider de faire un film autour de « 9 Lyriques », mais pour moi ils constituent un réseau intuitif suffisamment solide pour aller voir ce qui se passe derrière ces énergies qui se rencontrent et se croisent autour d’un langage dont on partage la « mécanique », la sensibilité…

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  • Rayon bricolage

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    Mécanique

    Il y a longtemps que j’en rêvais, un compteur métrique pour ma caméra sténopé…

    Week-end de Pâques c’est mécanique. Je profite de la fin du tournage, du film sur Amsterdam, pour faire une petite visite d’entretien à ma caméra. C’est toujours la même chose, je ne peux jamais y mettre les pattes durant les périodes de tournage, car elle est constamment chargée.

    Après avoir longtemps essayé de comprendre comment marchaient les trois compteurs placés sur le capot de la caméra (mi à part celui qui donne le nombre de vue jusqu’à 150), j’ai abandonné l’idée de me servir des deux autres compteurs. On aurait pu penser qu’ils indiqueraient, l’un après l’autre, le multiple du nombre de vue, mais c’est impossible puisqu’ils tournent tous les trois ensemble.

    D’autre part, j’ai toujours des doutes sur le moment où le film se décroche de la bobine émettrice, au risque de continuer à filmer dans le vide. Surtout, lorsque je filme à la volée, comme dans une voiture où le bruit ambiant peut m’empêcher d’entendre celui si distinctif du scotch qui se décroche de l’axe de la bobine en fin de film. Le toucher aussi est un indicateur sensible de ce moment. On sent bien une différence de pression dans la manipulation de la molette, lorsque le film se décroche, et même au moment où le scotch de l’amorce passe dans le passe vue. Mais dans les conditions inconfortables de l’habitacle d’une voiture, où il s’agit de tenir à bout de bras la caméra et d’enchaîner toutes les secondes toute une gestuelle rapide et quelque peut violente, tout en contrôlant son propre corps soumit aux secousses de la voiture et aux forces centrifuges et centripètes, je ne suis pas toujours certain qu’il me reste du film dans la caméra. D’autant que certaines bobines me semblent souvent interminables. Il m’arrive de m’arrêter de filmer et de sortir le manchon pour y mettre la caméra à l’abri de la lumière et d’y plonger les pattes pour vérifier au toucher si le film est encore accroché, et d’estimer ce qu’il reste par l’épaisseur de film autour de l’axe de la bobine émettrice.

    Dans un premier temps, je pensais juste équiper la caméra d’un petit palpeur métallique (relié à une pile) que le bord du film l’isolerait du tambour cranté en acier, lui-même conducteur du courant sur l’un des pôles d’une diode, qu’il était facile de placer dans un trou existant, qui était bouché par une vis. Le film servant ici d’interrupteur, tant qu’il circule il n’y a pas de contact électrique entre le palpeur et la bobine, et lorsque le film ne circule plus le palpeur rétabli le contact électrique et la diode s’allume m’indiquant la fin de la bobine.
     
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    Mais c’était sans compter, une fois plus, sur un hasard heureux provenant de la conception originale du boîtier de ma caméra et qui allait me permettre un bricolage plus audacieux et plus précis. D’autant que l’idée de mettre une pile électrique et une diode dans ma caméra allait à l’encontre de l’idée que je me fais d’une « caméra archaïque ». Ce hasard heureux, c’est la présence, à l’extérieur du boîtier, d’une zone concave en forme de demi-cercle autour du trou existant. Cette partie en creux, d’environ 3 mm et dont l’arc de cercle mesure 35 mm (au milieu duquel est percé le trou), m’est apparu comme un emplacement idéal pour y placer une aiguille montée sur un axe qui passe par ce trou. A l’intérieur du boîtier, ce même axe est relié au palpeur qui repose sur la bande perforée du film. Au fur et à mesure que la bobine se vide le palpeur transmet son mouvement à l’aiguille qui tourne en même temps dans son logement en demi-cercle cercle. Une fois toute cette bricole réalisée, avec des restes d’appareil que j’achète en brocante et que je dépiaute méticuleusement, j’ai étalonné ce nouveau compteur en chargeant 30 mètres de bande amorce sur une bobine, en ayant pris soin au préalable de marquer la bande amorce tous les mètres. J’ai commencé par faire une encoche sur la bordure circulaire du compteur, en face de l’aiguille, pour m’indiquer les 30 mètres. Ensuite j’ai avancé et fait une nouvelle encoche tous les cinq mètres. Pour finir il me fallait trouver quelque chose pour protéger l’aiguille dans son cadran. J’ai fait les puces en quête de quelques boîtiers de montre ou autres objets en verre ou en plexi que j’aurais pu détourner. Je n’ai rien trouvé de ce côté, c’est finalement en rangeant ma boîte à bricole que j’ai trouvé un cache-diapositive en verre qui a de suite fait l’affaire.

    Et voilà ça marche.
     
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    Mais comme Pâques est une fête gourmande en chocolat et que ma boîte à bricole & récupération en tout genre est pleine comme un œuf de Pâques, je ne pouvais pas en rester là côté mécanique. Alors, je me suis lancé dans la fabrication d’un objectif longue focale. A cette occasion j’en ai profité pour amélioré et rendre plus commode les manipulations, d’ouverture et de fermeture, de l’obturateur en montant la nouvelle plaque sténopé sur un obturateur Synchro-Compur dont j’ai supprimé les lentilles optiques. L’avantage est flagrant à l’usage, car la particularité du Synchro- Compur est que l’obturateur se réarme en même temps qu’on le déclanche, donc je peux enchaîner les prises de vue sans avoir à réarmer. En plus je dispose toujours des vitesses, je peux donc travailler avec des temps de poses inférieurs à la seconde, et je peux choisir entre la pose B et la pose T, cette dernière étant bien pratique lorsque les temps de pose sont longs.

    Le plus compliqué dans cette affaire c’est le centrage du trou sténopé. Je me suis dit que j’allais faire découper une platine en PVC avec le trou parfaitement calibré et centré pour recevoir ce nouvel ensemble obturateur plus plaque sténopé. Quelle fut ma surprise en apprenant que ça me coûterait 100 € pour la simple découpe d’une plaque de 10 cm X 5 cm avec le percement d’un trou de 3 cm de diamètre pour viser mon bloc optique. Bien sûr pour me rassurer on m’expliqua que c’était le temps de la programmation de la machine qui pilote le laser, et l’amortissement de cette coûteuse machine qui faisait ce prix. J’ai juste dit à ce monsieur que je ne pouvais pas dépenser 100 € pour une découpe laser dans un morceaux de PVC alors que la caméra m’avait coûté 15 €... Une fois de plus je me suis retourné vers des moyens plus simples. J’ai acheté 6 € une plaque de PVC que j’ai découpée au cutter. Pour la découpe du cercle, j’ai utilisé un compas cutter, et en m’armant de patience, lentement j’ai réussi à venir au bout des 2 mm d’épaisseur du PVC avec suffisamment de précision.

    A présent il ne me reste plus qu’à faire les tests…
     

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  • Rencontres Internationales Paris/Berlin/Madrid

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    Les Rencontres Internationales Paris/Berlin, c'est aussi à Madrid. Le film sténopé "new york zéro zéro" sera projeté

    le Lundi 30 avril 2007 au CIRCULO DE BELLAS ARTES à 18H00

     

    pour plus d'information :
    http://www.art-action.org/fr_prog.htm
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